1944, la cité de Délivrance entreprend sa reconstruction.

6 septembre 2020 0 Par EDITEURS
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En septembre 1944 les allemands viennent d’être repoussés vers l’est et les villes du Nord se relèvent lentement des ruines et des deuils qui les ont traumatisées pendant des années et bien que la guerre ne soit pas encore terminée des hommes se penchent sur l’immense tâche à accomplir pour restaurer l’outil de travail et surtout reloger les cheminots éparpillés aux alentours dans des logements parfois misérables.

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Il leur faut mener de front deux énormes chantiers que représentent les réparations d’une gare de triage, ses équipements et ses voies détruits à 50% et la reconstruction de la cité dont 318 logements ont été détruits et 517 endommagés plus ou moins gravement sur un total initial de 829. A cette date, seuls 349 logements sont occupés.

Quelques cartons d’archives du District récupérés avant leur enlèvement ont livré des détails sur l’organisation de la machine administrative et la saisie des entreprises appelées répondre aux appels d’offres et aux exigences cumulées de la SNCF et des architectes. C’est 40 entreprises déjà sur le terrain et 50 autres appelées par appel d’offres qui feront face à ces défis.

Certains comptes rendus sont savoureux d’autres sont plus comminatoires par leurs injonctions aux acteurs de terrain mais tous concourent vers un seul but, réparer, agrandir, créer des locaux provisoires et prévoir des nouvelles maisons en briques du Nord pour répondre le plus rapidement aux demandes pressantes des cheminots et surtout de leurs familles qui sont lasses de vivre dans des conditions matérielles inacceptables.

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Parmi les débats aperçus dans les documents on est étonné de la place prise par « les annexes » qui sont les locaux remplaçant les clapiers et poulaillers anciens et souvent vétustes ou bricolés. Les responsables ont hésité sur l’implantation de ces bâtiments qui, pour certains, vont servir de logements provisoires en attendant la fin des travaux.
D’autres familles n’attendront pas que soient réalisées toutes les réparations et feront pression sur le district pour emménager dans un logement même dépourvu de vitres, plafond et électricité ce qui rendra la vie familiale compliquée même si en septembre 1945 le beau temps limitait les désagréments.

Un entrepreneur n’hésitait pas à recommander le non-remplacement des fenêtres jugeant que celles-ci en chêne d’origine même âgées d’un demi-siècle étaient nettement préférables aux nouveaux ouvrants en sapin peu durables dans le temps.

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