Numéro 109

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  • L’évolution qu’on n’attendait pas

    De passage avenue de Dunkerque un chantier attire l’attention par l’importance de deux tractopelles en plein travail accumulant d’immenses tas de débris. On ne reconnait déjà plus le bâtiment qui abritait la poste du quartier, élément important par son rôle social vis à vis des populations qui en avaient le plus besoin.

    Démolition de la Poste Avenue de Dunkerque, photo prise au début du mois d’octobre 2022

    J’y rencontrais régulièrement les personnes âgées en quête de leur pension en espèces ou tentant de régulariser une facture à l’aide d’imprimés ou mandats complexes à remplir.

    L’aide des deux agents postaux particulièrement à l’écoute était indispensable comme elle l’était également pour les populations originaires du continent du sud souhaitant transférer une partie de leurs salaires à leurs familles restées au pays.

    Si on remonte plus loin on peut aussi se souvenir que sur ces terrains, l’école Lamartine offrait ses locaux aux jeunes enfants du quartier et a servi d’abri sanitaire le 11 avril 1944, au lendemain du bombardement et les jours suivants. Mon père, blessé dans notre maison, y a reçu des soins. Notre hébergement très provisoire face à ladite école durant ces quelques jours post bombardement me permettait une information directe !!

    L’Avenue de Dunkerque vers 1935, sur la droite au premier plan ; l’école Lamartine qui se trouvait en lieu et place de la Poste, aujourd’hui détruite.

    La réflexion qui suit ce constat d’une évolution du quartier n’est pas particulièrement positive car au moment où les pouvoirs publics parlent de services de proximité on se rend compte que ce souhait n’est pas partagé par tous notamment par d’autres pouvoirs possédant les moyens financiers et cherchant à les accroître.

    La Poste Avenue de Dunkerque en activité

    La décennie qui vient de s’écouler a montré qu’un programme de réhabilitation du quartier pouvait entrainer des « déconstructions » nombreuses de logements dits « historiques » auxquels on ne reconnaissait pas la valeur patrimoniale et le caractère social de ces habitations.

    La cité de Délivrance reste l’exemple concret de cette fracture entre les souhaits d’un public attaché à son quartier et les vastes plans de réoccupation des espaces et de l’urbanisme concoctés dans des bureaux lointains.

  • Le Mémorial Britannique de Normandie

    Sur les hauteurs de Ver-sur-Mer, le Mémorial Britannique surplombe le secteur de Gold Beach et les vestiges du port artificiel d’Arromanches. Il vous invite au recueillement et au souvenir du peuple britannique tombé sur le sol français, lors de la Bataille de Normandie.

    Le 6 juin 1944, le sergent-major Stanley Hollis, des « Green Howards », monte vers le Mont Fleuri de Ver-sur-Mer. Les échanges de feu sont intenses, il se porte seul à l’assaut de deux casemates allemandes et fait 30 prisonniers. Cet acte de courage sera récompensé par la plus haute distinction britannique : la « Victoria Cross ». Après plus de 70 ans, ce haut fait d’arme poussera les vétérans à choisir ce lieu pour la construction de ce Mémorial. 

    Deux ans après la pose officielle de la première pierre, le monument est inauguré le 6 juin 2021.

    Aujourd’hui le site respire le calme et la sérénité. Naturellement, il honore les soldats tombés au combat, mais aussi les membres de la marine marchande ainsi que les civils tués sur le sol normand du 6 juin au 31 août 1944.  Vue du ciel, ce monument ouvert représente « l’Union Jack » (drapeau du Royaume-Uni). 22 442 noms britanniques sont gravés sur les 160 colonnes en pierre blanche de bourgogne qui le composent. La partie centrale forme une esplanade qui permet les rassemblements et les commémorations. Des citations gravées en ces lieux nous replongent dans cette période difficile, notamment celles du Roi Georges VI et de Winston Churchill ;

    « Nous irons jusqu’au bout, nous nous battrons en France sur les mers et les océans… nous défendrons notre île, quel qu’en soit le coût, nous nous battrons sur les plages, sur les terrains d’atterrissage, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons dans les collines ; nous ne nous rendrons jamais. »

    Mémorial Britannique, le 6 juin 2022 : «The Jedburgh Pipe Band» (Royal British Legion) rend les honneurs aux Vétérans.

    Le chemin qui mène au site permet aux visiteurs de se remémorer la chronologie des faits de cette lutte pour la libération, ainsi que le lourd tribut payé par la population. 

    Si vous passez par Ver-sur-Mer, n’hésitez pas à visiter ce Mémorial en l’honneur de nos alliés britanniques qui ont donné leur vie pour notre liberté, nous n’avons pas le droit de les oublier.

  • La « reconduction photographique » de la Délivrance

    La « reconduction photographique », c’est quoi ? Pour le savoir, le Bavard de la Délivrance l’a testée pour vous. Explications.

    Vous avez obligatoirement remarqué, lors des Journées européennes du Patrimoine, les panneaux électoraux sur lesquels étaient exposées des photographies où le patrimoine ancien était savamment et artistiquement inséré dans le paysage contemporain. Ces « images » sont l’œuvre d’Intermac, une association lommoise d’apprentis informaticiens doublés de photographes éclairés, qui pratiquent l’art de la « reconduction photographique ».

    Mais d’abord, qu’est-ce que la « reconduction photographique » ? Pour faire simple, c’est l’art de mélanger deux époques sur un même cliché. Cette technique a été mise en place, pour la première fois, à la fin du XIXème siècle, pour surveiller l’évolution des glaciers. Elle consiste à « reconduire » le plus exactement possible et mettre ainsi en avant les différences d’un paysage à travers le temps. On utilise cette technique au service de l’histoire, du patrimoine, mais aussi de l’urbanisme et de l’architecture.

    Comment s’y prendre ?

    Tout d’abord, première étape, observer soigneusement le paysage et chercher des photos anciennes qui lui correspondent.

    Deuxième étape : « reconduire » le paysage, en prenant le même cliché exactement sous le même angle de prise de vue et dans la même perspective.

    Troisième étape : sur l’ordinateur, superposer les deux photos, l’ancienne et la nouvelle, grâce à un logiciel informatique conçu pour cet usage.

    Enfin, dernière étape, laisser parler l’artiste qui dort en vous pour réaliser une image unique fondant le passé et le présent, de la manière la plus esthétique et la plus poétique possible, comme celle en illustration de cet article, illustrant le débouché de la rue Bodèle sur la place Dompsin.

    La reproduction photographique est encore très mal connue, mais elle ne demande qu’à se développer. Si cette pratique vous intéresse, vous pouvez entrer en contact avec l’association Intermac, répertoriée dans le guide des associations de Lomme.

    La mairie, des associations, dont le Bavard, ainsi que des collectionneurs ont été sollicités pour participer à cette aventure en mettant à la disposition des photographes leurs ressources documentaires.

  • L’incompréhension !

    En cette fin d’année nombreuses sont les familles qui reçoivent leurs proches pour des séjours jugés trop courts mais au cours desquels la recherche de plaisirs partagés s’oriente souvent vers une promenade dans ce quartier largement décrit par la presse locale comme un espace privilégié par son urbanisme varié au sein d’un végétal très coloré en cet automne finissant.

    Pourtant, si les premières rues sinueuses présentent de jolis pavillons dont certains sont bien rénovés, la suite de la promenade commence à réserver des surprises de plus en plus choquantes. En particulier on aperçoit de nombreux logements paraissant en bon état mais vidés de leurs occupants et sécurisés par des panneaux métalliques disgracieux qui les transforment en bunker. 

    Ce qui paraît ahurissant c’est la quantité de ces logements condamnés qui transforment certaines rues en zone abandonnée d’autant que les friches sauvages issues des destructions précédentes, dans lesquelles les chats vagabonds et autres nuisibles à la conservation des espèces en ont fait leur territoire, contribuent à créer un climat malsain.

    La déconvenue est d’autant plus vive que le quartier a toujours obtenu des propos flatteurs de la part des divers médias vantant son urbanisme précurseur et son association heureuse des constructions et du végétal qui en ont fait un site remarquable ce qui accroît la perplexité puis l’indignation des visiteurs.

    Nous sommes loin de cette cité des roses souvent évoquée dont parlent les anciens car même si de nouveaux chantiers ont créé des logements de substitution, ceux-ci ont entrainé une nette densité du bâti au détriment des jardins qui, remarquons-le, n’avaient plus qu’un lointain rapport avec les parcelles cultivées soigneusement par les cheminots.

    Les années passent, un sentiment d’abandon s’empare des familles aspirant à retrouver un logement apportant le confort de vivre dans un quartier remarquablement construit au début du 20ème siècle par des responsables de la Compagnie des chemins de fer du Nor (ancêtre de la SNCF) sur des bases reposant sur les vertus de la solidarité et de la convivialité.

  • Le cross du Collège Guy Mollet

    C’est une véritable institution ! Nos parents l’ont couru, nous l’avons fait également et aujourd’hui, ce sont nos enfants qui participent à ce rituel automnal.

    On connaît la recette. Les semaines précédentes, les enseignants en éducation physique et sportive ont entraîné les collégiens. Ils leur ont appris à respirer pendant la course et à gérer leur effort pour accomplir des distances de plus en plus longues.

    Puis arrive l’heure de vérité, par une belle matinée d’octobre, dans un air frais mais sous un ciel bleu et ensoleillé. De la 6ème à la 3ème, garçons et filles sont tous rassemblés au stade des Ormes. Là, en fonction de leur âge, ils doivent parcourir un certain nombre de tours de piste, ce dernier augmentant plus l’âge progresse.

    Pour rendre la chose plus amusante, ils avaient le droit de se déguiser et certains ne s’en sont pas privés. A l’arrivée, après l’effort, ils eurent droit au réconfort, sous la forme d’une petite restauration, distribuée par les membres de l’association de parents d’élèves. Enfin, récompense ultime, les médailles aux meilleurs furent remises par monsieur le maire de Lomme.

    Le Bavard remercie le service communication de la ville de Lomme pour l’autorisation de reproduire la photographie illustrant l’article.

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