COMMUNICATION

5 mars 1998 0 Par EDITEURS
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Un grenier est un lieu où il fait bon remonter le temps. J’y retrouvai en ce début d’année, tassées dans des boites en carton poussiéreuses des lettres d’ancêtres.

Sur des feuilles jaunies, des phrases rédigées d’une écriture à la plume penchée et appliquée exprimaient des vœux de Nouvel An. Le style était sérieux, volontiers sentencieux et plutôt ennuyeux. En avons-nous reçu en ce début d’année de ces lettres où malgré un style conventionnel, on pouvait trouver des réflexions sur le temps, la famille, des conseils aux plus jeunes, des faits politiques, de l’humour et même de la poésie ?

En ces années récentes, la jolie carte de vœux évoquant un paysage d’hiver ou reproduisant un tableau célèbre a volontiers pris la place de ces lettres.

Une formule de vœux toute imprimée dispense de correspondance une courte phrase, une signature et il reste à fermer l’enveloppe. Mais le téléphone triomphe de ces usages.

Un coup -Avez-vous noté ce mot ? – défi et sitôt décroché, les phrases les plus banales sont jetées au correspondant saisi dans son intimité et pas toujours prêt à formuler une réponse aimable.

Si chacun des deux interlocuteurs s’y prête, une conversation plus chaleureuse peut s’établir et il convient de se montrer disponible.

L’arrivée déferlante du portable ne fera qu’augmenter le nombre de ces conversations. Internet va probablement banaliser ces mœurs. Surfant sur le Web, nous rédigerons soit des messages télégraphiques, soit de véritables journaux familiaux que nous lancerons dans l’espace à l’intention des parents et amis dispersés sur toute la planète.

J. Cotes

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