LA TRANCHE DE VIE D’UN CHEMINOT AGENT DE CONDUITE SNCF

16 janvier 2001 0 Par EDITEURS
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Qui aurait pu penser qu’un jour je serais devenu agent de conduite à la SNCF? Surtout pas moi : un psychologue, lors de l’entretien d’embauche en juin 1971, m’avait prédestiné pour la conduite des trains aux vues de tests et d’exercices préalables à ce métier de cheminot. A quelle belle idée !

Les premiers « tours de roue » » m’ont vite fait comprendre les engagements professionnels qui allaient être les miens dans ce beau métier durant près de 30 années.

Employé comme aide conducteur dans différents engins moteurs, sans commune mesure avec ceux d’aujourd’hui sur tous les parcours de la Région et les Régions voisines, je ne peux pas dire que ces débuts d’agent de conduite aient été très passionnants ; les découches, les nuits, le travail du dimanche, la fatigue, la vie de famille me faisaient regretter quelque peu mon entretien avec le psychologue !!!

J’en venais aussi presque à douter de ma capacité à maitriser ce métier qui m’était complètement inconnu avec ces contraintes de vie inhabituelles je ne peux oublier ce jour de dimanche après-midi ou je quittais, pour la première fois, le domicile conjugal pour un découché à Mohon près de Charleville Mézières après une semaine de mariage !

J’ai très vite appris que ce métier allait changer mes habitudes de vie ainsi que celle de mon épouse et de notre couple, tiens bon Jean- Marie me disais-je sans conviction

Après une formation de près de 2 années me voici devenu élève conducteur, fier d’avoir réussi tous mes examens, mais aussi investit, non sans appréhensions, de responsabilités incontournables que j’allais devoir assumer.

Trente années passées au dépôt de Lille-Délivrance, sans jamais l’avoir quitté, aux commandes d’engins tractions différents sur des parcours divers pour la conduite des trains tant de marchandises que de voyageurs, ne sont pas sans m’avoir laissé quelques anecdotes et souvenirs mémorables.

II n’est de plus beau métier que celui qu’on aime, c’est dans cet état d’esprit que j’ai effectué « mon parcours » d’agent de conduite à la SNCF pour tenter d’assurer de véritables missions de service public ; cela a été une des raisons essentielles de mon engagement professionnel, c’est bien dans ce contexte, avec d’autres, que j’ai acquis cette culture cheminote bien connue et dont je suis fier.

En retraite aujourd’hui, je ne regrette aucun des moments qui ont marqué ma vie d’agent de conduite ; il me plait parfois de me remémorer ceux-ci avec d’autres et me dire : j’y suis arrivé à force de volonté, de ténacité et quel beau métier j’ai fait pendant trente années aux côtés d’autres métiers tout aussi intéressants que le mien.

Une page s’est tournée pour moi ; j’encourage les jeunes à vivre ce métier d’agent de conduite SNCF mais aussi d’autres métiers de cheminot dans cet état d’esprit de meilleurs services publics pour la collectivité.

Jean-Marie

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