Les haies que j’aime
18 décembre 2001Le bruit des cisailles et les odeurs fortes des troènes coupés accompagnent les souvenirs de tout enfant de la cité des cheminots.
Lorsque les équipes du District prenaient possession de la rue dont les hales toute gonflées étalent bonnes à tailler, le quartier s’animait très vite.
Le brouhaha des conversations et les plaisanteries lancées du bout du jardin accompagnaient la lente progression des tailleurs vers l’extrémité de la rue.
Il n’était pas rare que pour refroidir la lame des cisailles une halte était ordonnée permettant ainsi de rafraichir les courageux ouvriers dont le coup de main en fin de parcours pouvait devenir moins précis.
Au fil du temps, ces haies ont acquis leurs lettres de noblesse et figurent en bonne place dans le cahier des charges du règlement d’urbanisme. Quant aux portiques de béton à la grille d’acier grinçante, ils n’ont pas d’équivalent dans d’autres quartiers. Ils marquent les territoires et sont devenus avec leur cortège de haies des éléments familiers du paysage.
Aujourd’hui, ces décors plantés sont une carte de visite et une invitation coquette a entrer pour mieux découvrir le jardin qui se dissimule derrière.