Lorsque la campagne entourait la Cité
20 janvier 2004Les chemins de campagne serpentant à travers champs vers le bois de La Phalecque ou le Fort d’Englos étaient largement empruntés dans les années 50 par quelques promeneurs du dimanche mais aussi par les jeunes couples voulant abriter leurs amours.
Si le bois et les ruines du château ont disparu sous le béton des hypermarchés, le fort d’Englos, fier de ses 125 ans d’âge tient le choc et offrira prochainement au public* un cheminement dans ses douves et une animation rappelant son rôle militaire.
Baptisé fort Pierquin au XIXème siècle du nom d’un général de la Révolution, cet ouvrage fut construit en briques sous la forme d’un trapèze disposant de nombreux souterrains et agencements permettant de loger plus de 600 hommes de troupe.
Ce ne fut pas une réalisation isolée puisque cinq autres forts furent construits entre 1875 et 1885 dans les communes de Verlinghem, Bondues, Sainghin, Mons et Seclin pour former une ceinture fortifiée autour de Lille.
La construction qui a duré 6 années permit à de nombreux ouvriers de la région d’améliorer leur situation en gagnant, à coup de pelle et de pioche, 50ctes de l’heure (1,5 € d’aujourd’hui) soit un salaire de cinq à dix fois supérieur à celui perçu en usine ou à la ferme.
Ce fort, pourtant bien construit, ne fut pas équipé d’armement important car quelques années plus tard les stratèges militaires s’aperçurent que les nouvelles pièces d’artillerie plus performantes nécessitaient de cuirasser davantage tous les forts de la ceinture.
Trop coûteux, ces travaux ne furent jamais entrepris mais le fort joua au cours des deux guerres mondiales un rôle non négligeable sur lequel nous reviendrons dans un prochain article.
* le fort sera ouvert au public les 15 et 16 mai prochain. Réservation obligatoire en mairie d’Ennetières, 03.20.50.42.74.