Lomme à la rencontre de son histoire (suite)

20 mars 2005 0 Par EDITEURS
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Pouvez-vous imaginer Lomme Bourg d’antan, petit village du Moyen Âge, avec son église et sa campagne des alentours dont les chemins étaient parcourus par de nobles seigneurs à cheval traquant le gibier à travers champs sans égard pour les récoltes !

Cela se passait aux XVI et XVIIe siècles quand un château fort féodal dominait la plaine des Weppes de ses hautes murailles et rythmait la vie des « censiers » leur imposant taille, dîme et gabelle* sur leur maigre récolte tirée d’une parcelle de terre de modeste dimension.

Ce château bâti un peu à l’écart du Bourg devait être impressionnant avec ses remparts, ses tours massives et ses douves qu’on ne franchissait qu’à l’aide d’un pont-levis dont seules les gravures sont parvenues jusqu’à nous.

Pour y parvenir les familles nobles utilisaient « la Drève » route carrossée bordée d’arbres centenaires menant de l’église du Bourg au château et dont ne subsiste aujourd’hui que le nom d’une voie asphaltée interrompue par une rocade de grande circulation.

Les « manants » qui se présentaient au château en tremblant car la justice du seigneur était parfois expéditive, (on a retrouvé une potence dans les ruines) empruntaient un chemin annexe à travers champs devenu la rue St Vincent de Paul prolongée par la rue A. Defrenne.

Ce château, lieu de réjouissances, de fêtes, de chasse connut des heures brillantes et abrita des familles illustres ; parmi celles-ci le baron Maximilien de Rasinghien, seigneur du comté d’Isenghien fut certainement le plus remarqué par sa participation aux nombreux combats qu’il livra pour le compte du roi d’Espagne ; (la Flandre fut terre d’Espagne pendant plus d’un siècle).

L’attachement de ces familles à Lomme se mesure au choix opéré pour leur inhumation ; c’est ainsi que l’on a retrouvé de nombreuses tombes dans l’église du Bourg.

La reconnaissance de cette aristocratie qui se rallia au XVIIe siècle au roi de France est confirmée par Louis XIV en personne qui érigea le comté en principauté attribuant ainsi le titre de prince au seigneur Jean Vilain de Gand.

Que reste-t-il de ce glorieux passé et de ce patrimoine historique ?

La fonction défensive s’amenuisa au fil des ans et au XIXe siècle les derniers seigneurs n’y résidaient plus préférant les séjours parisiens ; l’abandon de la propriété entraîna peu à peu une dégradation irréversible des bâtiments.

Un bourgeois de Lille, M. Tripier, acheta ce vaste ensemble fortifié, le fit raser, et construisit une grande demeure qui s’appelait encore il y a quelques années château d’Isenghien ou château Delsalle du nom des derniers propriétaires.

On dit que dans les anciennes douves on trouva de nombreux objets ayant appartenu à ces familles princières et nobles qui auraient intéressé sûrement nos collectionneurs.

Seules traces visibles encore aujourd’hui de ce riche passé et ces pages lommoises d’histoire des seigneurs ce sont les pierres tombales que l’on peut apercevoir dans l’église et les dernières parties de douves épargnées par les grands chantiers du centre commercial et des salles de loisir de notre modernité.

*impôts de l’époque

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