Le tramway dans son histoire (suite)

Le tramway dans son histoire (suite)

17 juin 2007 0 Par EDITEURS
J’aime

Auteur peu connu, Francis Redon a écrit dans les années 1943 une série de petits textes retraçant les scènes vécues au cours de ses déplacements dans les tramways de l’époque.

Retrouvé par Jean Pierre Jacquart dans ses « chines » des brocantes longuement parcourues, ce petit ouvrage retrace une série de portraits parfois savoureux du public hétérogène qui fréquentait quotidiennement ce moyen de transport.

La plateforme était certainement l’espace le plus symbolique rassemblant une foule de voyageurs divers se côtoyant très souvent dans la cohue des montées et descentes.

Peu utilisée par les dames qui cherchaient à éviter des contacts trop appuyés, la plateforme était le refuge des resquilleurs et l’endroit favori des jeunes gens en quête d’aventure galante.

Les disputes étaient fréquentes dans la recherche des maigres places assises mais l’auteur évoque tout de même une certaine solidarité ou des marques de politesse qui amenaient les plus jeunes à céder leurs places….

Des pages plus sombres dans cette période troublée faite de rationnement alimentaire retracent la chasse par la maréchaussée aux marchandises transportées par les familles et les peurs qu’engendraient ces contrôles mesquins.

Heureusement, la gouaille des receveurs et des watmans égayait le temps des parcours émaillés parfois d’incidents divers dus aux pannes de courant ou aux perches électriques sautillantes.

Une bonne connaissance des circuits était nécessaire car si le tramway I allait jusqu’au calvaire, le I barré s’arrêtait lui au pont supérieur et pour aller à Haubourdin il fallait bien connaître son alphabet pour sauter dans le H à la correspondance de la place Tourcoing.

Quant à la Délivrance, la bifurcation créée en 1951 a desservi enfin un quartier vivant un peu trop en autarcie et a facilité l’accès aux lieux d’enseignements lillois comme à ceux plus ludiques des cinémas ou des dancings.

Gare à ceux qui loupaient le dernier « Tram » car la sanction était immédiate et le retour tardif à pied annonçait une avoinée familiale !

Photo : Collection Jean-Pierre JACQUARD

Vues : 5