La danse

13 septembre 2009 0 Par EDITEURS
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Depuis le Moyen Age on aimait « baller » partout en se tenant la main et en formant de joyeux cercles ouverts ou fermés selon la tradition locale et la fête célébrée.

Prolongement des fêtes carnavalesques, ces réjouissances répondaient à un besoin de divertissement rompant avec la monotonie et les difficultés de la vie quotidienne.

Si le mot « baller » issu du latin a disparu pour le verbe « danser », l’étymologie est restée et le « bal » est devenu le lieu où on peut se retrouver et s’agiter au rythme de la musique en choisissant sa ou son partenaire.

Car danser en couple fut longtemps proscrit et interdit par l’Eglise qui y voyait là une incitation à la débauche ; dès lors, les bals demeuraient confinés en milieu privé réservé à une classe aisée.

Bal du muguet du 30 avril 1970 (Archives communales de Lomme)

Il faudra attendre le XIXème siècle pour voir se développer des divertissements populaires sous l’impulsion des estaminets qui invitent des musiciens chanteurs et joueurs de piano ne tardant pas à faire tourner les couples dans l’arrière salle du cabaret.

Occasion de rencontre, espace d’effacement des clivages sociaux, ces bals seront très courus et l’on attend avec impatience le prochain bal costumé, issu des traditions de carnaval où toutes les transgressions sont autorisées.

Des organismes caritatifs organiseront « des bals de bienfaisance » dans des lieux prestigieux dont les recettes sont destinées aux pauvres de la commune.

Le bal est aussi une rencontre populaire et la retraite aux flambeaux du 14 juillet dans la cité de Délivrance se terminait tard dans la nuit sur la place Beaulieu.

Si le tango sensuel et la valse vertigineuse connurent leurs heures de gloire, les rapports entre danseurs ont bien évolué avec l’arrivée des rythmes inspirés du Jerk ou de la tecno favorisant l’expression individuelle au détriment du couple des années 50.

Est-ce de la nostalgie ? Non car chaque époque apporte ses innovations qu’il serait vain de refuser d’autant qu’il s’agit du domaine du plaisir et de moments agréables vécus en communauté.

Bibliographie : Inventaire des fêtes de France, Nadine Cretin. Estaminets du Nord, Jacques Messian

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