Jadis un moulin sur le territoire de la gare

Au début du siècle dernier, on pouvait encore apercevoir depuis l’ancien chemin de la Féerie (devenu rue A.Delavaux) le « Grand Moulin de Duremort » situé au Marais de Lomme sur l’actuel territoire de la gare de Lille-Délivrance, précisément derrière l’école Voltaire-Sévigné, près du lieu-dit la « Croix du Temple ».

Ce moulin à l’origine propriété des moines de Loos fut détruit par un incendie en février 1903 mais la butte et les fondations du moulin subsistèrent jusqu’à la construction de la gare de Lille-Délivrance en 1921 .C’était l’un des derniers moulins à vent sur les neuf que compta notre commune de Lomme (trois moulins à farine et six moulins à huile).

Le « Grand Moulin de Duremort » était le plus grand de ces trois moulins à farine qui remontaient aux XIII et XIV° siècles et les deux autres se tenaient respectivement :

• l’un dans le secteur frontière Marais/Canteleu c’était le « Moulin des Templiers »
• l’autre dans le secteur du Plaquet c’était le « Moulin du Seigneur »

Les six moulins à huile jouxtaient la grand’route (l’actuelle avenue de Dunkerque) pratiquement à « front de chaussée » clairsemés depuis Canteleu jusque la Mitterie. Leur construction datait du début du XVIII° siècle et ils connurent une période très prospère après la révolution de 1789 et jusque la guerre de 1870 période à laquelle la région Lilloise se spécialisa dans la culture des oléagineux principalement le colza et le lin. Il poussa alors dans l’agglomération une véritable forêt de moulins à vent « tordeurs d’huile » témoin le nom du quartier Moulins-Lille le « pays des olieux ».

Les moulins du Nord font partie de notre patrimoine, la plupart de nos villages possédaient au moins un moulin souvent plusieurs, ils étaient majoritairement en bois ce qui explique que beaucoup d’entre eux ont fini en flammes souvent à cause du meunier qui, par manque de vigilance, laissait s’échauffer les meules alors sans alimentation en grains. Nombre de moulins furent également détruits durant les deux dernières guerres mondiales car ils étaient considérés comme postes d’observation, et la position des ailes pouvait aussi renseigner de loin.

Au fil du temps l’énergie électrique s’est substituée à celle du vent accentuant la disparition des moulins mais quelques beaux exemples ont été conservés et restaurés par des associations soucieuses de préserver l’image des moulins et leur rôle de bienfait à l’humanité durant des siècles.