Le Bavard en vacances

8 septembre 2018 0 Par EDITEURS
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Malgré les vacances les membres du Bavard sont toujours en alerte et au gré de leurs pérégrinations estivales, ils ne manquent pas de dénicher la perle rare qui fera un bon article.

Ainsi, l’un de nos rédacteurs, en voyage vers la côte méditerranéenne, a traversé une petite commune du département des Hautes Alpes dans la région Provence-Alpes-Côte d’azur et située non loin de Gap : VEYNES.

Cette bourgade de 3000 habitants a la particularité de posséder en son centre un écomusée dédié aux chemins de fer. Situé au 1er étage d’un hôtel particulier du 18ème siècle, l’Écomusée du cheminot veynois, ouvert depuis 1999, propose de superbes collections de matériels liés aux métiers de chemin de fer, des reconstitutions grandeur nature, des films et des circuits de modélisme répartis en six salles d’exposition.

L’histoire du chemin de fer débute à Veynes en 1875 avec l’arrivée du premier train sous l’impulsion de l’ingénieur Adrien Ruelle. La ville connait alors un véritable essor. La ligne de Lyon-Perrache à Marseille-Saint-Charles (via Grenoble) y fait un rebroussement (gare en cul-de-sac), ce qui amène la compagnie à y établir un important dépôt de locomotives. La construction d’un dépôt de réparation compléte les installations de la gare et Veynes devient une cité du rail jusqu’à l’abandon de la vapeur.

Une fraction importante de la population vit alors de l’activité ferroviaire : 700 familles cheminotes vivent à Veynes au plus fort de l’activité. Ces familles habitent dans les premiers logements sociaux destinés aux familles cheminotes.

La cabine de conduite d’une locomotive de type 140C

Le déclin de l’activité ferroviaire dans les années 1970 prive la ville de centaines d’emplois et l’oblige à une reconversion difficile. Les installations sont abandonnées. La rotonde, cet immense bâtiment de 6360 m², symbole du dépôt ferroviaire et de la cité cheminote avec ses 36 voies pour 54 machines est détruite par la SNCF en 1971. Sa plaque centrale de 21 mètres existe toujours et est encore utilisée pour des manœuvres.

La rotonde de la gare de Veynes détruite en 1971
Amis lecteurs du Bavard, si vous passez à côté de cette petite ville de Veynes, arrêtez-vous à l’Écomusée du cheminot veynois, vous ne serez pas déçus.

Déjà en1886 la Compagnie PLM avait choisi de construire des maisonnettes pour loger les familles de cheminots. Ces habitations assez vastes comprenaient un W.C à l’intérieur et un jardin qui permettait aux cheminots de cultiver des légumes.

Cet écomusée ne vit que grâce à des bénévoles regroupés en association sous la houlette de son Président Jean-Pierre REY.

L’association des amis de l’écomusée gère la boutique de l’écomusée, assure les visites guidées, diverses animations et ateliers. Elle contribue à l’enrichissement des collections de l’écomusée, à leur mise en valeur et à leur entretien.

L’association travaille depuis 2013 à la réalisation d’un circuit de modélisme informatisé : réalisation du réseau ferré autour de la nouvelle salle, programmation des circulations, fabrication des décors, réalisation de vues vidéos du circuit … le travail ne manque pas pour les bénévoles !

Imaginez une petite ville de 3 000 habitants possédant un lieu de la mémoire cheminote, c’est assez fantastique !!

Un grand triage comme celui de la Délivrance avec sa Cité si particulière, dans une ville de presque 30 000 habitants, est bien loin de sauvegarder ce patrimoine exceptionnel. Il est bien plus simple de détruire le passé et ainsi ne rien léguer aux générations futures. Et pourtant un bâtiment de la Cité pourrait parfaitement remplir ce devoir de mémoire, l’ancien dispensaire, qui tombe en décrépitude, ferait un très bel écomusée. Encore faut-il en avoir la volonté mais ceci est une autre histoire !!

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