Un aspect de la protection sanitaire du cheminot, le dépistage

Dans les pages du Bavard on retrouve régulièrement le rôle joué par le dispensaire auprès des familles mais on ignore souvent qu’à côté des soins aux nourrissons et enfants, la prévention était un des moyens les plus employés dès les années 1930 pour anticiper un des fléaux de l’époque, la tuberculose.

La grande entreprise de réfection du réseau ferroviaire totalement détruit pendant la grande guerre a contraint la Compagnie du Nord à recruter massivement parmi une population éprouvée par les années d’occupation, mal nourrie, vivant dans un habitat fruste propice aux affections pulmonaires.
Des examens pouvaient être réalisés dans des centres départementaux mais ceux-ci nécessitaient des déplacements et des temps d’attente entrainant une désorganisation des équipes travaillant par roulement.
Une initiative prise par une équipe médicale changea totalement cette pratique en équipant un wagon de matériels radiologiques et radiographiques dont la mobilité et la disponibilité s’adaptaient parfaitement à des visites de dépistage au sein même des gares de triage de la région Nord.

La famille était tout autant que le cheminot visé par ces examens préventifs d’autant que des établissements sanitaires adaptés, préventoriums et sanatoriums, offraient une palette de structures répondant soit à l’adulte soit à l’enfant présentant des signes d’atteinte pulmonaire.
L’ensemble de ces soins est évidemment gratuit et les prises en charge qui peuvent durer des mois n’interdisent pas le retour au travail après la guérison et l’affectation, si nécessaire, à un poste adapté au handicap.
Quant aux enfants admis en sanatorium, ils ont davantage le souvenir d’un séjour en colonie de vacances dans une région au climat agréable offrant une nature généreuse et des terrains de jeux illimités sous le regard attentif des accompagnants.