Le corps de garde, la destruction d’un symbole !
7 février 2020Laissé à l’abandon pendant des années, squatté, vandalisé au vu et au su de tous, la vie de cet édifice quasi centenaire s’est achevée dans les flammes puis sous les coups des tractopelles et bulldozers.
Attenant à la bibliothèque des cheminots qui subit le même sort déplorable, ces équipements de belle facture ont vaillamment accompli leur rôle tant auprès des cheminots de passage puis vers les apprentis préparant leur entrée dans la grande gare tandis que la bibliothèque offrait aux familles, dans des locaux rénovés, un remarquable ensemble de livres où la littérature côtoyait la distraction.
La responsabilité de ces évènements se partage entre tous les acteurs détenant le pouvoir d’agir et d’anticiper les projets d’aménagement du quartier dont l’évolution a été marquée par l’abandon progressif du triage et de la diminution du fret assuré pendant des décennies par le rail.
Cette évolution contraire à toutes les exhortations proclamées aujourd’hui sur la nécessité de limiter les transports routiers polluants contribuant au réchauffement climatique est d’autant plus dommageable que l’outil de travail constitué par la gare était intact et pouvait se relancer rapidement.
Les structures du quartier imaginées et installées par des précurseurs de la Compagnie des chemins de fer il y a bientôt cent ans n’ont pas résisté à l’absence de perception des changements nécessaires dans les modes transport pourtant réclamés par de nombreuses instances non liées aux lobbys routiers.
La communication largement défaillante entre les partenaires officiels a fait le reste entrainant des vagues de démolitions, d’abandons de logements et le développement de friches sans qu’aucune réelle voix populaire ne s’y oppose.
Le Bavard continuera d’informer les lecteurs du suivi des projets en cours en rappelant en même temps les valeurs qui ont dominé et façonné ce quartier pendant près de trois-quarts de siècle.