Nos ancêtres les Gaulois à Lomme
6 décembre 2020Rien ne demeure enterré à tout jamais. Les recherches archéologiques permettent de repousser toujours plus loin les limites de notre connaissance sur l’histoire de notre commune.
La première mention écrite de Lomme, sous le nom de Villa Ulma, n’apparaît pas avant le onzième siècle dans les archives écrites. Il s’agit de la fameuse charte de 1066 par laquelle Baudouin V, comte de Flandre, attribue des terres et des revenus à la collégiale Saint-Pierre de Lille.
Cela ne signifie pas que le village n’a pas existé avant, mais pour le savoir, il faut faire appel à la magie de l’archéologie. Depuis la loi sur les fouilles archéologiques préventives, des recherches sont désormais entreprises sur les terrains susceptibles d’avoir fait l’objet d’une occupation ancienne. Et le projet de construction du bâtiment de formation de Veolia, dans la zone du Grand But, a permis à l’INRAP, en 2010, de faire des trouvailles intéressantes.
Son diagnostic a porté sur une surface de sept hectares. Ce travail, mené en hiver, gêné par le gel et les remontées de la nappe phréatique, n’a permis qu’une approche superficielle du site mais est déjà riche d’enseignements.
En effet deux périodes d’occupation se distinguent : une première datée des débuts du second âge du Fer, 400 ans avant Jésus-Christ – ce sont nos ancêtres les Gaulois – et une seconde datée du deuxième siècle de notre ère, âge prospère de l’époque gallo-romaine. Il s’agissait d’un domaine rural. Bien sûr il ne reste rien des parois des habitations, mais on peut les repérer grâce à des trous de poteaux encore visibles. De nombreux tracés de fossés sont également identifiables Enfin on a découvert des sépultures à incinération, de la vaisselle grossière en céramique et de petits objets métalliques ou en verre.
Nos ancêtres les Gaulois avaient donc fait le choix de délaisser les bords marécageux de la Deûle pour se fixer plus en hauteur, sur les contreforts du talus de Weppes, qui démarre dans cette zone pour courir jusqu’à La Bassée.
Après cette période faste viendront, au troisième siècle, les premières invasions germaniques. Les empereurs romains en viendront à bout et installeront les guerriers vaincus le long de la frontière afin de la protéger des incursions suivantes. Ils leur donneront des terres en l’échange d’un service armé en cas de nécessité. Ces guerriers paysans, on les a appelés des lètes. Et c’est peut-être une des origines possibles de Madringhem (le domaine de Mader), nom donné au bourg de Lomme au Moyen Âge. Mais pour l’instant, l’histoire n’est pas documentée du tout.
A suivre donc, grâce aux fouilles et découvertes ultérieures…
Pour ce qui est de l’habitat gaulois, les bâtiments reconstitués à Asnapio, à Villeneuve d’Ascq, nous en offrent une reproduction possible.