L’immigration Belge

1 mars 2022 0 Par EDITEURS
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Venus chercher un emploi dans les fermes, dans les mines et les usines du Nord, du Pas-de-Calais et parfois dans des régions françaises plus lointaines, les Belges Wallons et Flamands, franchirent souvent au 19ème siècle la frontière pour échapper à leur misère.

Illustration la voix du nord

Pas toujours bien accueillis par la population et exploités davantage que les ouvriers français par un patronat avide de trouver une main d’œuvre docile et efficace, ils se sont fondus parmi des gens dont ils avaient, selon les aléas des guerres, partagé l’histoire et qui étaient leurs frères dans la misère et les espérances. (Extrait de « Immigration oubliée des Belges en France » J.P. Popelier.)

Ils vont accepter des conditions de travail pour eux comme pour leurs enfants qui, dès l’âge de 8 ans sont astreints à des journées de plus de 12 heures pour des salaires de 3 à 4 francs et n’auront pour s’abriter que des logements insalubres dans des courées ou même des caves. « Caves de Lille on meurt sous vos plafonds de pierre » (Victor Hugo ; discours à la Chambre des députés en 1851)

De nombreuses manifestations se succèderont jusqu’à la fin de la guerre 14/18 pour les contraindre à repartir dans leur pays mais pourtant les familles belges vont peu à peu faire souche surtout dans l’agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing et formeront de petites communautés bientôt intégrées dans des structures associatives de loisirs dans lesquelles leur plaisir de la fête les ferat remarquer et adopter par la population.

D’autres immigrations se succèderont tout au long du 20ème siècle avec des difficultés parfois accrues comme ont pu en connaître les Italiens, Portugais, Espagnols qui, comme les Belges, surmonteront les premiers ostracismes et méfiance surtout à cause des salaires trop bas acceptés tandis que leur pugnacité et leurs facultés d’adaptation seront vite reconnues par les entreprises pour devenir des personnels qualifiés.

Ce patchwork de nationalités tissé au fil des siècles parfois dans la douleur démontre, une fois les préventions vaincues, la capacité d’un pays à souder ses composantes grâce souvent au travail de ses associations qui, sur le terrain, organisent les échanges, atténuent les rivalités et créent les conditions d’un « vivre ensemble » par l’effacement et l’acceptation des différences.

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