C’est une très vieille tradition qui a traversé les siècles et dont la plupart des familles connaissent les codes et les coins où l’on fait les meilleures affaires.
Mais d’où vient cette pratique de vente en plein air ouverte à tout habitant de de la commune et même à tout étranger sous réserve d’autorisation relativement facile à obtenir.
Cette manifestation appelée « Franche foire médiévale » a débuté dès le 15ème siècle à Lille et dans les grandes villes mais on en trouve trace dès le 12ème siècle notamment dans les villes flamandes proches du Nord. Les premiers marchés se tenaient sur la grand-place qui occupait un très grand espace jusqu’à la construction de la Vieille Bourse qui, au 17ème siècle, sépara la place en deux parties inégales.
La date de cet événement marchand dans le calendrier fut un compromis entre la fin de l’été, synonyme de basses eaux de la Deûle et la fin des manifestations religieuses permettant de démarrer ces échanges commerciaux dès le 26 Août qui pouvaient durer jusqu’à 9 jours !
En sus de ces pratiques se tenaient à proximité des attractions dans des baraques construites par des Baladins sur les places du théâtre et de la Mairie. S’y rassemblaient des montreurs d’animaux, des hercules, chanteurs, avaleurs de sabre et charlatans.
Desrousseaux célébrait à sa façon ce défouloir en écrivant : Lille, Ch’jour-là n’est qu’un marqué Car tous cheuss qui ont de l’vieuserie S’dépêch’nt à s’en débarrasser Les pov’s, les riches Pour quéq sous on a des défrocques D’quoi s’faire des drol’s d’accoutermints
L’événement festif était très attendu et connut rapidement un grand succès à tel point qu’il fallut déplacer vers le champ de mars en 1836 toutes ces attractions foraines mais sa notoriété et sa concomitance de date permirent le maintien des traditions commerciales qui commençaient à s’essouffler.
Cette association d’événements ludiques et d’activités marchandes permit à la braderie de reprendre des couleurs d’autant que sa large ouverture à l’extérieur aux vendeurs comme aux visiteurs la transforma peu à peu en brocante dont le principe fut rapidement adopté par les municipalités de communes petites ou grandes qui voyaient dans ces rencontres ludiques et d’échanges une occasion de développer le « Vivre ensemble ». P H
Source : « La Braderie Lilloise », Élodie DE VREVER. Éditions : OUEST FRANCE »
Photo d’illustration en-tête : Grand Place, jour de braderie au début du XXème siècle
