Le dispensaire au centre d’une « Uchronie »
2 septembre 2024Une « uchronie » est une histoire prenant comme point de départ une situation historique puis qui remplace les évènements ayant eu lieu pour imaginer d’autres suites qui auraient modifié profondément le cours de la vie des populations ayant subi les conséquences de l’événement initial.
Tout commence en 2005 lorsque la SNCF décide de mettre en vente le dispensaire inoccupé depuis le départ des infirmières et assistantes sociales regroupées sur LILLE, mais la municipalité, jugeant son prix excessif, n‘utilise pas cette opportunité d’acquérir ce centre d’hygiène sociale qui a tant œuvré pour les familles pendant 80 ans.
Ce bâtiment emblématique qui reste fermé, peu sécurisé est squatté rapidement et vandalisé puis victime d’un début d’incendie au dernier étage dont les conséquences pourraient s’avérer dramatiques.
C’est notre début de « l’uchronie »
Les pompiers, alertés, sont rapidement sur les lieux et maitrisent le sinistre tout en assurant une protection des intempéries par la pose d’une bâche sur la toiture en attendant une meilleure prise en charge.
Celle-ci se fait attendre plusieurs mois car la population du quartier recherche des moyens financiers et juridiques pour pouvoir intervenir et sauver ce service public tant fréquenté.
Comme il n’est pas question de recréer sa fonction sanitaire initiale les acteurs de terrain que sont les associations de Délivrance s’unissent pour proposer de transformer la destination des locaux en une maison d’associations regroupant la plupart d’entre elles en offrant un gîte autorisant une majorité d’activités ludiques.
Avec quelques aménagements on permet à divers clubs artistiques, le CAD (comité d’animation), la RAD, club de danse, le club de scrabble, le club de jardinage le Bavard de Délivrance et bien d’autres de se réunir avec un cahier de réservation très serré.
Sur le plan financier les pourparlers ont été tendus et ont duré plusieurs mois avant que la SNCF, n’ayant plus de projets dans ses cités cheminotes compte tenu de la baisse continuelle des effectifs, ouvre une piste en proposant la signature d’un bail emphytéotique de 99 ans permettant un usage des locaux en loyer symbolique couvert par les trésoreries des associations.
15 années plus tard les visiteurs de la cité toujours aussi nombreux sont arrêtés par le guide du groupe sur la place Dompsin qui leur explique benoîtement que ce bel édifice, autrefois maison du Docteur puis Dispensaire d’hygiène sociale, est aujourd’hui au centre de multiples activités sociales, culturelles et éducatives répondant à la demande croissante des habitants soucieux du devenir du quartier.
Photo d’en-tête : La maison du Docteur qui deviendra le Dispensaire, au début des années 1920…
PH