Roger, Conducteur de RTG

Roger, Conducteur de RTG

2 septembre 2024 0 Par Jean-Jacques Lecourt
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Roger PARIS est né le 4 juillet 1930 à Besançon, son père est ouvrier qualifié aux ateliers du dépôt de Besançon. La jeunesse de Roger est bercée par cette culture cheminote qui va le pousser à entrer à la SNCF. Le 17 septembre 1945, il est admis au centre d’apprentissage de Besançon.

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Rame RTG en gare de Besançon

Durant 3 ans, Roger apprend la rigueur et le goût du travail bien fait, sur les traces de son père, il entre dans cette corporation cheminote très fermée. Il obtient son CAP d’ajusteur le 15 septembre 1948 et il est nommé « Ouvrier Professionnel Ajusteur » aux ateliers du dépôt de Besançon.

À cette époque, ce dépôt possède une petite centaine de locomotives vapeur en plus d’un parc d’autorails. Dans le même temps, les travaux d’électrification de la ligne Paris – Lyon sont lancés, cette ligne est électrifiée et inaugurée en juin 1952. Cette évolution condamne la traction vapeur sur cet axe, induisant une réorganisation profonde.

Le dépôt de Besançon n’est pas épargné ; son effectif d’engins vapeur fond comme neige au soleil, la priorité est donnée au diesel pour les lignes non électrifiées de bout en bout.

Face aux évolutions de l’entreprise, Roger s’oriente vers la conduite des trains en intégrant une école de conduite. Il est nommé conducteur d’autorail le 1er juin 1962. Il conduit notamment les autorails ABJ (Renault). Il circule sur des lignes mythiques : la ligne des « Horlogers » qui relie Besançon à la Suisse, ainsi que la ligne des « Hirondelles » qui traverse le Jura pour aller à Saint Claude…

Vers la fin des années 1960, la volonté de la SNCF est claire : il faut transporter plus de passagers avec confort et rapidité. Le parc diesel qui assure le service voyageur est insuffisant et de faible performance. Il faut innover !

Tout commence avec le prototype TGV-TGS (Turbotrain à Grande Vitesse – Turbine à Gaz Spécial), il s’agit d’un EAD (Elément Automoteur Double) de type X 4300 composé de la motrice qui conserve son moteur diesel pour le démarrage et d’une remorque qui est équipée d’une turbine modifiée d’hélicoptère Super Frelon pour la mise en vitesse ! Le 20 juin 1967, le TGS atteint 236 Km/h ! Fort de cette expérience, 14 rames ETG (Elément Turbine à Gaz de 4 « caisses ») seront produites, sur le même principe de motorisation, par les Ateliers de construction du Nord de la France (ANF) et mises en service de 1970 à 1972. La SNCF continue de travailler sur ce nouveau mode de propulsion, l’étape suivante est de supprimer le moteur diesel et de garder uniquement la turbine à gaz. Suite logique qui donnera naissance à 44 rames RTG (Rame à Turbine à Gaz), toujours produites par les ANF près de Valenciennes. La première desserte commerciale sera la ligne Lyon– Bourg-en-Bresse – Besançon – Mulhouse, le 3 juin 1973.

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Roger quitte son dernier train (rame RTG), le 4 avril 1981.

Roger fera partie des pionniers qui vont conduire les rames RTG au Dépôt de Besançon et il participera, sans le savoir, au développement du futur Train à Grande Vitesse (TGV) qui sera l’évolution du RTG avec une motorisation électrique suite au premier choc pétrolier. Pour ses qualités humaines et professionnelles, la SNCF lui décernera les médailles d’honneur des chemins de fer d’argent, de vermeil et d’or, Roger sera nommé conducteur de route principal le 1er octobre 1977.

Nous remercions son épouse Colette et Daniel (frère de Roger) de leur aide pour la réalisation de cet article et de leur autorisation pour cette publication.

Photo d’en tête : Roger à son poste de conduite sur rame RTG

JJL

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