La cité et ses jardins
24 septembre 2013La conception d’un quartier cheminot élaborée par un certain Raoul Dautry reposait sur quelques principes simples : des logements proprets à proximité de la gare, de l’air pur et des équipements sportifs pour se développer, des équipes médico-sociales pour surveiller sa santé, des écoles pour s’élever socialement et… des jardins !!
Chaque logement fut ainsi doté d’un grand jardin de 500 à 600 m² dont la tenue était surveillée par le garde-champêtre qui faisait sa tournée régulièrement rappelant aux négligents la nécessité de nettoyer plus soigneusement le potager lorsque celui-ci était envahi de mauvaises herbes.
90 ans ont passé depuis ces débuts d’organisation sociale mais si celle-ci serait jugée aujourd’hui quelque peu intrusive dans la vie privée de chacun, la liberté totale laissée aux occupants aboutit trop souvent à une déliquescence de l’aspect initial qui faisait la réputation du quartier.
Que reste-t-il aujourd’hui de la « Cité des roses », ce terme un peu réducteur car si de nombreux rosiers ornaient des haies ou façades, la plantation de troènes tout au long des rues dominait largement le végétal en sus des multiples arbres d’essences très variées plantés dans les rues principales et le verger.
Surtout il fait fi des jardins potagers soignés au millimètre par des cheminots attentifs à en tirer le maximum de produits alimentaires particulièrement bienvenus dans les disettes de la guerre mais pas seulement.
On trouve encore quelques rosiers bien florifères dans des jardins d’agrément dont certains témoignent d’un véritable savoir-faire mais qu’en est-il des potagers d’antan ? Le Bavard parcourt en ce moment les rues pour les dénicher et mettre en valeur cette activité qui ne devrait pas rester l’apanage de cheminots retraités.
Aujourd’hui, des actions de promotion du jardin existent dans diverses villes pour redonner à chacun le goût de cultiver un potager. L’idée repose sur un partage de terrains clos mis à disposition des volontaires au jardinage pour une production de produits qui pourront, le cas échéant, être distribués dans le quartier aux habitants trop âgés pour exploiter eux-mêmes leur jardin.
Délivrance dispose de friches et de terres inexploitées et l’idée de les utiliser pour un projet commun mis en forme par le Comité de Quartier fait son chemin sachant que les petits jardinets ne seraient pas exclus et pourquoi ne pas se réapproprier des jardinières de briques dont le quartier a été largement pourvu ces derniers temps qui trouveraient ainsi une légitimité et une raison socia