La place Beaulieu et la place Dompsin dans les années vingt
21 juin 2003En octobre 1921 les dirigeants de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord inaugurent en grande pompe le site ferroviaire de Lille-la-Délivrance qui comprend, outre une vaste et moderne gare de triage, une cité-jardin destinée à loger les cheminots et leur famille. Elle s’étend sur près de soixante-dix hectares et compte plus de huit cent trente logements dont les plans ont été dessinés par une équipe d’architectes célèbres. Une gamme très large d’équipements collectifs visent à prendre en charge d’une manière totale la vie quotidienne des habitants et ce, dès le plus jeune âge.
La plupart de ces équipements est concentrée dans la partie nord de la cité, autour des places de la Victoire (actuelle place Edmond Dompsin) et Beaulieu, lieux de vie publics et de sociabilité intense qui offrent un cadre verdoyant et rêvé. Ces deux squares sont ornés en leur centre d’éléments décoratifs intéressants : dès 1921 est installé au milieu de la place Beaulieu un énorme vase de Sèvres composé par l’architecte P. Patout tandis que, quelques années plus tard, en 1928, la place de la Victoire reçoit son désormais célèbre kiosque.
Le long de la place de la Victoire, entre l’avenue Roger Salengro et la rue Albert Deberdt, se dresse l’école Pasteur. Édifiée dès 1921, elle fait office d’école primaire avec deux classes pour les garçons et deux classes pour les filles. Elle recrute facilement ses instituteurs attirés par de conditions de travail très satisfaisantes. À l’angle de la rue Chrétien est installée la maison du docteur, nommé et rémunéré par la Compagnie. Médecin attitré de la cité, le « docteur » assure aussi la direction du service médical, implanté place Trocmet .
Quant à la place Beaulieu, elle est bordée de trois grands édifices. Tout d’abord « la maison commune » (actuelle salle Beaulieu), inaugurée le 6 avril 1924 : ce vaste édifice, qui réunit une salle des fêtes (avec cinématographe), une buvette et une bibliothèque, contribue à rendre le séjour de la cité le plus attrayant possible.Viennent ensuite les boutiques du libraire et du coiffeur (seuls commerçants dont la présence est admise dans la cité), implantées entre la rue Ernest Wallart et l’avenue de la Délivrance, et l’école ménagère (qui abrite aujourd’hui le LCP), destinée aux jeunes filles de la cité.
Aujourd’hui, nombre de ces constructions n’existent plus : c’est le cas des boutiques qui disparurent sous les bombes et de l’école Pasteur et du kiosque détruits dans les années soixante-dix.
De nouveaux et importants travaux ont été entrepris place Dompsin. Au vieux kiosque à musique a succédé un édifice contemporain coiffé de bleu, qui s’intègre bien dans le décor urbain.
Entouré d’arbres, de pelouses et de fontaines, ce lieu incite à la promenade. Il devrait devenir le symbole de la renaissance de la Cité.