Le logement en question
19 mars 2006Décidément le Bavard se fait parfois l’écho de bien mauvaises nouvelles. Après un article sur l’avenir très incertain du dispensaire de la Cité, ce sont les logements des cheminots qui se trouvent sur la sellette.
En effet, depuis quelques mois, la SNCF ou sa filière (SFCI), augmente systématiquement les loyers des agents cheminots à l’aube de leur retraite. Mais ces « ajustements » sont exorbitants : plus de 100 % d’augmentation du jour au lendemain.
On se souvient encore du temps ou tout nouveau retraité se voyait expulsé de son logement SNCF, sans égard pour les services rendus pendant plusieurs décennies aux Chemins de Fer Français pour un salaire souvent bien inférieur à la moyenne. Quel déchirement pour ces cheminots, attachés à leur quartier et qui se voyaient poussés en dehors de la vie qu’ils menaient depuis de nombreuses années.
Ces expulsions ont cessé en 1993 lors de l’établissement de la convention passée entre la municipalité, la Communauté Urbaine de Lille et la SNCF.
Mais de nouveau, la direction Régionale de la SNCF estime nécessaire de disposer de ces logements pour accueillir des cheminots « actifs ».
Tout le monde sait que le dépôt de Lille-Délivrance a fermé définitivement ses voies de triage et que, par conséquence, les cheminots actifs y sont peu nombreux. L’annonce faite ces jours-ci de la suppression de 2700 postes à la SNCF conforte cette situation et vient contredire l’action des décideurs régionaux.
La Cité des cheminots possède un passé riche avec parfois de douloureux épisodes tel le bombardement de Pâques 1944. Les agents y ont travaillé dur et la plupart du temps en effectuant les services postés. Une retraite paisible dans leur quartier de toujours relève simplement du bon sens et de la reconnaissance. Les impératifs de rentabilité ne sont pas des arguments recevables au regard du dévouement et des services rendus par la corporation des cheminots pendant des décennies.
Ce quartier martyr pendant la guerre et les faits de résistance qui s’y sont manifestés méritent un devoir de mémoire dont les plus anciens doivent bénéficier.
Le Bavard déplore ces augmentations excessives et sans nuances et souhaite que les dirigeants de la SNCF prennent en compte la dimension humaine. Longue et heureuse retraite à nos cheminots, dans la Cité !!