L’urgence était blanche

4 septembre 2011 0 Par EDITEURS
J’aime

La nuit de la saint sylvestre 1985, une tempête de neige s’abattit sur le nord rendant les routes quasi impraticables.

C’est à 23H30 que le téléphone sonna pour me demander d’intervenir auprès d’un patient atteint de fortes douleurs dans la poitrine.

Enfilant un pantalon au-dessus du pyjama, je parviens à faire démarrer la 2CV dans la bourrasque et glissant ou dérapant j’arrive chez le patient rue Anne Delavaux.

Sa vue ne laisse pas place au doute, l’infarctus est installé, il faut agir vite.

La voiture du Docteur

Le SAMU n’existe pas encore et les ambulances contactées déclinent la mission arguant l’impossibilité de se déplacer. Après une hésitation, je décide de transporter le malade accompagné de son fils jusque l’hôpital St Philibert et tente de rassurer l’épouse éplorée.

Le trajet est chaotique, les bordures de trottoir sont invisibles sous la neige et les dérapages fréquents. La brave 2 CV patine dans la montée des urgences mais je parviens tout de même jusqu’au sas d’entrée où la prise en charge et l’accueil sont immédiats.

Le transfert vers les soins intensifs confirmera le diagnostic et j’apprendrai quelques jours plus tard que le malade est tiré d’affaire.

Sur le chemin du retour toujours aussi difficile, je m’aperçois que j’ai conduit en pantoufles ce qui m’a permis peut être d’avoir le pied plus léger mais aussi d’être frigorifié tout en éprouvant la satisfaction du service rendu un soir de réveillon.

L’anecdote a 25 ans. Aujourd’hui, cette initiative serait condamnée au nom des principes de précaution et compte tenu des infrastructures mises en place dans les services hospitaliers et de secours.

Vues : 1