LES ANNÉES TRANSISTOR

20 février 2017 0 Par EDITEURS
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C’est avec une certaine nostalgie que nous, baby-boomers, évoquons souvent les souvenirs de notre adolescence où la musique dite « yéyé » occupait une grande part de notre temps libre et nous ne rations jamais l’émission de radio quotidienne « Salut les Copains » qui passait sur Europe1 de 17 à 19 heures dans les années 60.

C’était l’époque faste de la radio qui avait débuté quelques années auparavant quand nos parents écoutaient, après leur journée de travail, sur leur imposant poste de radio à lampes, les informations et les feuilletons radiophoniques tels les épisodes de la famille « Duraton ».

Nous n’avions pas le droit de toucher aux deux boutons de cet appareil magique dont le grand haut-parleur diffusait un son d’une pureté inégalable et la mise en route était chose réservée aux parents qui jugeaient également du moment auquel on éteignait le poste.

Les petits malins que nous étions, au moins les plus bricoleurs, pouvaient échapper à la règle en construisant leur propre radio car il suffisait de pas grand-chose. Bien souvent une boite à cigares en bois faisait l’affaire pour contenir un rouleau de carton sur lequel nous bobinions du fil de cuivre. Nous échangions les astuces et le matériel entre copains, le plus dur était de se procurer la diode, composant électronique, qui avait remplacé la galène et pour laquelle il fallait se priver de « dimanche » pour l’acheter dans le commerce. Les écouteurs étaient récupérés des équipements militaires de la dernière guerre, tout cela connecté dans la boite en bois et relié à une antenne extérieure (un simple fil de cuivre tendu isolé avec des plots de porcelaine et ça marchait super !)

Ce qui nous permettait d’écouter, en cachette dans notre chambre, une seule station (Radio France) qui diffusait les tubes de l’époque et les feuilletons les plus attrayants comme les aventures du détective Nick Carter pour ceux qui s’en souviennent.

Mais bien vite les évolutions techniques ont effacé les petits interdits en donnant le jour à ce poste radio révolutionnaire appelé communément « Transistor » du nom de ses composants.

Les premiers modèles étaient en bois recouvert de vinyle souvent multicolore, avec un cadran circulaire à aiguille sélectionnant les ondes. Ils étaient très légers et dotés d’une poignée de transport ; en plus ils fonctionnaient sur piles, on pouvait donc les emmener partout à notre grand enchantement.

Quelle famille n’en a pas eu un ? On promettait de bien travailler en classe pour l’avoir et pouvoir écouter les rythmes endiablés du rock n’ roll et du twist en essayant de capter plus particulièrement les radios pirates comme « Radio Caroline » qui les diffusaient à jet continu.

Durant ces « années transistor », « les sixties » pour certains, et « les belles années » pour d’autres, nous suivions avec passion le classement au « Hit-Parade » des chansons à succès dont les interprètes nous font encore, cinquante ans après, vibrer et danser sur leurs musiques, nous, leurs fans de l’époque devenus aujourd’hui, comme eux, des seniors.

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