Le Certificat d’Études Primaires

Le Certificat d’Études Primaires

11 juin 2024 0 Par Gérard Pollet
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Qui parle encore de ce diplôme aujourd’hui ? Pas la génération actuelle bien entendu, ils n’ont pas connu.

La mienne, celle d’après-guerre se souvient de cet objectif à atteindre, ce diplôme qui, si on ne l’obtenait pas, nous marginalisait vis-à-vis de nos camarades et fermait quelque peu la porte à ceux qui devaient ou voulaient commencer à travailler à l’âge de quatorze ans pour ramener de l’argent à la maison.

L’école maternelle nous avait préparés à apprendre à lire et compter pour pouvoir à six ans entrer en primaire et étudier avec plaisir toutes les matières sous la vigilance de l’instituteur pour les garçons et l’institutrice pour les filles lesquels suivaient nos progressions du premier élève jusqu’au dernier malgré la trentaine de têtes dont ils avaient la charge et quelquefois en heures supplémentaires le soir dans ce qu’on appelait « l’étude ».

M. HENNIART, pour moi et Melle MISSON pour ma sœur, tous deux réputés pour leur sévérité dans le quartier du Marais mais qui avaient unanimement l’assentiment des parents pour juger des éventuelles punitions à donner. Nostalgie ? non…simplement saluer le travail de ces instituteurs dont la tâche était de faire en si peu de temps des enfants que nous étions des hommes et des femmes à entrer dans le monde du travail ou des études secondaires.

Cela ne se faisait pas sans passer par la case morale dont les cours nous étaient donnés aussi régulièrement que les autres matières pour nous préparer à la vie active et aux droits et devoirs de tout citoyen.

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Sévérité d’un côté, concession de l’autre car l’obtention du diplôme était souvent assortie d’un cadeau à la clé, à l’exemple des parents qui avaient coutume d’offrir un vélo aux lauréats, ce qui peut paraitre aujourd’hui dépassé mais ce qui nous stimulait pour atteindre l’objectif.

On espérait la mention très bien ou bien au certificat d’études primaires, certains se contentaient du assez bien, et les meilleurs d’entre nous visaient le prix cantonal décerné par concours de la plus belle note.

Quand on avait décroché le diplôme on avait droit à la cocarde tricolore qu’on arborait fièrement en défilant avec les camarades dans les rues du quartier et en claquant des pétards pour fêter l’évènement signifiant pour certains la fin de la période scolaire et l’entrée dans le monde du travail.

L’école était finie !

Merci Madame l’institutrice, merci Monsieur l’instituteur !

En 1989 après 123 ans d’existence le certificat d’études primaires était aboli.

Toute une époque…

GP

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