Désinvolture ou mépris ?

20 juin 2015 0 Par EDITEURS
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La presse régionale a évoqué dans ses publications d’avril dernier les conditions dans lesquelles la société NOVEDIS avait décidé unilatéralement de rompre son engagement dans le projet de réhabilitation et rénovation des logements de la cité de Délivrance.

En affichant de grandes ambitions cette société avait obtenu la démolition de plusieurs dizaines de maisons dont une majorité dites « historiques » afin de dégager des îlots de surface importante permettant de construire davantage de logements.

C’est ainsi que le Bavard avait signalé son profond regret de voir disparaître de jolis pavillons dans diverses rues du quartier dont la plus remarquable, la rue Victor Martel, ayant échappé au bombardement meurtrier de 1944, montrait cette belle harmonie d’architecture et d’urbanisme conçue 90 ans plus tôt.

En cessant brusquement ses activités de promoteur dans la région, NOVEDIS porte un mauvais coup au projet de requalification de la cité et crée des espaces en friche qui seront rapidement porteurs de nuisances diverses s’ils ne sont pas sécurisés.

En outre, des questions se posent sur les travaux qui devaient être entrepris dans les logements en instance de réhabilitation dont l’état réclame des solutions urgentes.

Qu’il paraît lointain le vaste chantier entrepris en 1922 par Raoul Dautry et ses collaborateurs pour édifier une agglomération rationalisée et harmonieuse offrant aux familles un cadre ensoleillé, aéré ainsi qu’un confort inconnu à cette époque.

Dans la salle Beaulieu, par son célèbre discours prononcé en 1924, Raoul Dautry rappelait la nécessité d’offrir des conditions optimales d’existence et d’éducation qui par ricochet accroissent l’efficacité du travail.

La SNCF qui reprend en 1937 la gestion de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord comme des autres compagnies privées avait réussi à maintenir les conditions de vie, les équipements et l’habitat des cités jusque dans les années 1980. Malheureusement, des objectifs nouveaux allaient briser cet équilibre et le patrimoine immobilier sera bientôt confié à deux sociétés qui n’auront pas le même regard sur les conditions matérielles, l’histoire sociale et humaine des cheminots.

Une page sombre va s ‘écrire sur plusieurs années avec la déliquescence de ces immenses parcs immobiliers jouxtant les gares de triage réparties en France faite d’absence de vision à long terme, de négligence d’entretien et d’une carence dans la gestion prévisionnelle du remplacement progressif des familles cheminotes.

Malgré une remarquable opération de réhabilitation entreprise par les structures communales et communautaires portant sur les voieries et les équipements et la requalification des logements faite par ICF Nord Est, la cité de Délivrance, comme d’autres cités paie le prix du désintérêt de la SNCF à l’égard du bâti dont le dispensaire reste le symbole affligeant et emblématique .

Les mois qui viennent démontreront la détermination des pouvoirs publics confrontés à ces difficultés imprévisibles et à la vive déception des habitants du quartier plongés malgré eux dans un imbroglio mêlant administrations et entreprises qui se traduit pour eux en conditions de vie perturbées dans un environnement dégradé.

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