L’eau, ce bien précieux.
14 juin 2008Chassés brutalement de la cité par le drame du printemps 1944, ma famille et moi-même réfugiés chez un maréchal ferrand dans les Weppes vécurent de longs mois dans des conditions précaires avant de retrouver les éléments de confort des logements de cheminots.
En particulier, l’absence d’eau courante fut une découverte et si la pompe installée dans la cour procura au début quelques plaisirs, l’obligation d’aller puiser la quantité nécessaire tous les jours et par tout temps en faisait une rude épreuve les jours de grand froid.
Cette contrainte avait toutefois un immense mérite celui d’éviter le gaspillage et la débauche de consommation qui s’est emparée aujourd’hui de notre monde moderne.
L’eau est synonyme de plaisir des sens et des yeux, on la retrouve dans les usages familiaux comme dans l’industrie et surtout l’agriculture qui en a grand besoin pour nourrir la planète.
Elle nous tombe du ciel régulièrement, parfois trop diront certains, mais elle n’est pas gratuite pour autant car la pollution et les rejets non traités obligent à des traitements coûteux avant de parvenir sur nos éviers.
Incomparable à tout autre produit, l’eau se magnifie dans des jeux de fontaine au milieu de bassins somptueux comme ceux de Versailles mais on la retrouve aussi dans sa plus belle version naturelle au pied d’immenses chutes montagneuses.
La petite fontaine de la place Dompsin avec son globe surmonté d’un doux écoulement fait penser à un symbole de survie de la planète terre mais elle s’est tue depuis de nombreuses semaines victime de l’ignorance et des jeux malveillants.
Les parents désormais interdisent à leurs enfants l’approche du petit bassin où stagne une eau verdâtre peu avenante en tentant de rappeler que cette eau si malmenée chez nous manque cruellement à plus de 40% d’enfants du monde.