La Délivrance à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la Renaissance du Lille ancien
2 septembre 2012La Renaissance du Lille ancien est une association qui s’est créée lors de la rénovation du Vieux-Lille et a veillé au respect de la qualité architecturale de bâtiments qui pour la plupart dataient du XVII° siècle. Depuis lors, elle a élargi son champ d’intervention aux communes associées d’Hellemmes et de Lomme.
Lors de sa dernière assemblée générale, elle a présenté à ses adhérents le recours qu’elle a introduit le 15 avril auprès du tribunal administratif de Lille contre la révision du plan local d’urbanisme de Lille, qui modifie les règles de construction dans la cité de la Délivrance.
Rappelez-vous ! L’automne dernier, le projet initial de la Communauté urbaine de Lille prévoyait que dans notre quartier des bâtiments de 16,50 m de haut (soit la hauteur de 4 étages) pourraient y être bâtis. Cette mesure avait suscité alors inquiétude et réprobation. Monsieur le Maire de Lomme, devant les associations impliquées et en réunion publique, avait alors affirmé que la hauteur des nouvelles constructions serait limitée à 12 m, ce dont les habitants du quartier lui avaient donné acte.
Or la Communauté urbaine de Lille n’a pas respecté cet accord et a décidé que cette limitation ne serait valable que pour les parcelles supérieures à 1.900 m². Le recours déposé par la Renaissance du Lille ancien a pour objet de faire annuler cette délibération.
L’association a justifié son implication dans le dossier par la nécessité de préserver ce qu’il reste d’un des rares témoignages subsistants d’un moment important de l’histoire urbaine et architecturale de notre pays et de résister à la pression de promoteurs immobiliers désireux de réaliser une densification massive de l’habitat qui dénaturerait les lieux.
Actuellement, l’association est en attente du mémoire en réponse de la Communauté urbaine de Lille. Le Bavard suit bien entendu cette affaire et ne manquera pas de vous informer des suites qui y seront données.
Suite à cet exposé, plusieurs personnes ont pris la parole. Une habitante du quartier s’est exprimée ainsi :
« Je suis une habitante du quartier de la Délivrance. Je suis arrivée récemment, il y a 10 ans. N’étant pas de famille de cheminots, je n’étais pas amenée à rester mais finalement je m’y suis installée.
J’ai découvert avec bonheur un quartier où il fait bon vivre, où il est agréable de se promener. J’ai été séduite par l’absence de monotonie des maisons souvent différentes, par les espaces verts, par l’impression d’un quartier dynamique et décloisonné, où les enfants peuvent vivre et grandir…
Les jardins ouverts vers l’extérieur permettent les rencontres entre voisins, de la mixité sociale. Une solidarité naturelle s’organise entre les générations. Il est possible de discuter avec celui qui vit à côté de sa maison. Il est possible de se côtoyer, de faire connaissance avec ceux qui vivent à côté de vous et dans la Délivrance.
Ce quartier possède une véritable histoire avec des lieux comme la maison Beaulieu, l’école ménagère… Il y a effectivement un esprit qui anime le quartier.
Si l’architecture, l’urbanisme visent à faire vivre les gens ensemble, le quartier de la Délivrance y parvient admirablement. C’est en ça une réussite.
Je m’excuse d’être aussi longue mais c’est important. Il me semble que casser cet équilibre en introduisant des blocs, des immeubles tels qu’ils ont été construits rue Bavye, amènerait les habitants à dresser des claustras au fond de leur jardin, à se refermer sur eux-mêmes.
Alors que ceux qui se lancent dans les constructions urbaines ont pour souci la recherche d’un vivre ensemble, réfléchissent sur l’inter-génération, organisent des fêtes de voisins pour créer du lien, pourquoi détruire ce qui, pour une fois, fonctionne ? »