La maison folie Beaulieu, 1924-2014
24 décembre 2013« Qu’est-ce qu’une cité comme Délivrance ? C’est un village habité par des Camarades de travail dans lequel des murs, un toit, de la terre, de l’espace, de l’eau et du soleil ont été donnés aux habitants. »
C’est Raoul DAUTRY, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer qui s’exprimait ainsi le 6 avril 1924 dans la salle Beaulieu devant les cheminots et un aréopage de personnalités parisiennes et il ajoutait : « Il faut toujours penser à l’enfant…il doit être allaité pendant la première année, plus de 11% meurent en France avant la première année »*
Ce grand discours est prononcé face à un public de cheminots pour exprimer ce qu’il attendait des hommes au travail tout en brossant un mode de vie de la famille logée dans des maisons confortables et bénéficiant des nombreux équipements scolaires, sanitaires et culturels.
S’agissant de l’éducation, R. Dautry insiste sur le rôle des instituteurs pour que « tous les enfants reçoivent l’instruction et s’élèvent sur l’échelle sociale en proportion de leur mérites ; les bourses le permettront »
Quant à la culture, M. Dautry provoque carrément son auditoire en affirmant « le moins cultivé d’entre vous peut goûter du plaisir dans une lecture, dans un musée….dans l’audition d’un beau poème, d’une belle musique. »
Bien d’autres thèmes sont abordés dans ce discours qui définit un monde du travail sans conflits et une vie de famille idéale, préfiguration d’un monde meilleur que cet ingénieur souhaitait étendre à tout le territoire.
90 ans plus tard, jour pour jour, Beaulieu devenue Maison folie envisage de faire revivre ces moments démontrant que les mots prononcés à l’époque ont gardé toute leur valeur et leur force dans un monde dit moderne où les repères traditionnels sont parfois difficiles à retrouver.
*la mortalité infantile aujourd’hui a été ramenée à 0,3%
Le dimanche 6 avril 2014 les concepts exprimés en 1924 seront mis en scène et accompagnés par un programme musical inattendu permettront de découvrir les grands espoirs qui étaient fondés sur la création d’un quartier à forte identité confronté aujourd’hui aux défis de la rationalisation immobilière.