« C’est pas Lomme qui prend la mer, c’est la mer, qui prend Lomme »
24 février 2013Il y a des jours où le petit reporter du Bavard de Délivrance connaît l’angoisse de la page blanche. C’est la panique. Car de peur que le journal ne tombe à l’eau, il lui faut partir à la pêche aux articles.
Heureusement pour lui, dans la salle Raoul Dautry, les responsables de la Maison Folie Beaulieu ont fait les choses en grand pour l’ode à la mer d’Antonia Small.
Antonia Small, photographe, est née en 1970 à Port Clyde, un village côtier du Maine, Etat de la côte est des USA. L’histoire de ce petit territoire est riche de petits-fils qui ont appris à pêcher sur le bateau de leur grand-père. Elle, elle est restée sur la terre ferme et a photographié la vie quotidienne de ce petit village de pêcheurs le départ en mer et le retour des bateaux, les homards et les poissons, l’intimité des maisons et leur univers.
« Song for the sea » est une reconstitution photographique en noir et blanc de ce qu’elle a vu et vécu là-bas. Et pour que l’impression soit plus forte, le visiteur de l’exposition est plongé dans une ambiance sonore de vagues venant mourir sur la côte, de cris de mouettes et de cliquetis de chalut. Impossible d’échapper à l’emprise de la mer. Les photographies, agrandies, sont accrochées aux cimaises qui nous entourent de toutes parts dès que l’on a pénétré dans les lieux.
Comment, dans ces conditions, ne pas penser à ces quelques vers du poème « L’homme et la mer » de Baudelaire :