Les Robiniers d’Anne
14 décembre 2008Dans un précédent numéro du Bavard, nous avons évoqué l’implantation des tilleuls dans notre quartier mais d’autres essences ont été utilisées pour donner à nos rues et à nos espaces publics un petit air de campagne.
C’est le cas du Robinier encore appelé faux acacia parce qu’il avait été mis à tort dans le genre acacia lors d’une première classification.
Il s’aligne de part et d’autre de la rue Anne DELAVAUX, situation difficile pour lui car sur ce territoire rôde un redoutable prédateur : le pare-choc de voiture.
Oeuvrant toujours en duo, un devant, un derrière, les pare-chocs entrent en action à tour de rôle. Ils sévissent surtout quand la distance qui les sépare est légèrement inférieure à la longueur de l’espace libre situé devant l’arbre. Pas d’attaque brutale et frontale, le pare-choc, sûr de sa force, manœuvre en douceur. La danse macabre alors commence faite d’avancées et de reculs répétés, ponctués de coup de griffes sur les flancs de l’arbre. Ce mode opératoire très efficace entraîne blessures puis affaiblissement et à terme la mort du végétal.
Mais rassurez-vous ce monde n’est pas si cruel, en effet, pour abréger ces souffrances, souvent les parechoquiens tronçonnent l’indésirable.
De plus, alors que dans le passé les décès se faisaient dans le plus total anonymat et que nulle trace de leur passage ne subsistait, on garde maintenant le souvenir des défunts en érigeant des tombes pour arbre. Neuf sont actuellement installées. A quand le premier cimetière pour Robiniers ?
Plus sérieusement, nous verrons dans un prochain article que heureusement le sort de ces arbres est exceptionnel et que la plupart croissent et s’épanouissent ailleurs dans de bonnes conditions.