Le Fort d’Englos (suite)
20 avril 2004Construit en 1885, le fort d’Englos joua un rôle stratégique indéniable au cours des deux guerres du XXème siècle.
Durant la grande guerre 14-18, il fut occupé brièvement par un régiment français de Hussards avant de tomber aux mains des allemands qui l’utilisèrent et l’équipèrent de mitrailleuses couvrant la ligne de front toute proche à l’est d’Armentières.
Il résista toute la guerre aux obus tirés par les anglais qui, par contre, détruisirent les moulins voisins et l’église d’Ennetières.
Ce scénario se renouvela au cours de la guerre 40 où les chars de Rommel faisant leur jonction avec les troupes venant de Belgique chasseront la compagnie française de Territoriale qui y avait pris position.
Les installations du fort serviront pendant quatre années d’intendance où, dit-on, travaillaient près de mille civils.
En 1944 les bombardements s’intensifient et le 9 août sous un déluge de bombes le fort et ses réserves d’essence s‘embrasent et brûleront plusieurs jours.
Un drame va se nouer quelques semaines plus tard lorsque face au petit groupe de résistants qui occupent le fort les troupes allemandes encore présentes vont exercer dans la matinée du 3 septembre des représailles qui coûteront la vie à plusieurs civils dont le maire d’Englos, Paul Procureur.
Dans l’après midi une équipe de jeunes secouristes de Lambersart appelée pour soigner des blessés sera faite prisonnière et fusillée dans les fossés bordant la route*.
Le fort sera encore le théâtre en 1961 d’un épisode moins douloureux mais surprenant en permettant à un officier sympathisant de l’OAS de subtiliser par la ruse des armes à la section du 43ème R.I. en exercice sur les lieux
Le fort fut finalement déclassé en 1962 et racheté le 4 octobre 1996 par la commune d’Ennetières qui tente de sauvegarder tout ou partie de cet important édifice, témoin d’évènements dramatiques ayant marqué notre région.
Aujourd’hui des bénévoles procèdent à la remise en état des fossés et de certains locaux et ont organisé la visite du fort le week-end des 15 et 16 mai qui a connu un vif succès.
* la rue des fusillés menant au centre commercial rappelle cet épisode douloureux de l’agglomération.