Histoire d’aisance

Histoire d’aisance

17 septembre 2007 0 Par EDITEURS
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À l’origine, aucune disposition législative n’impose aux chemins de fer de doter leur matériel de « water-closets », appellation communément retenue par l’Administration à l’époque. Aucune règle non plus pour les gares, seuls endroits, pourtant, où les voyageurs peuvent espérer trouver une solution décente à leurs préoccupations.

Seules les gares les plus importantes sont équipées d’urinoirs et de latrines. Là encore, aucune contrainte ne régit leur construction. L’Administration recommande simplement de faciliter l’accès et de ne pas offusquer la vue des voyageurs. Même s’ils ne sont pas toujours d’une propreté exemplaire, loin de là, ils ont le mérite d’exister pour le voyageur qui, confronté aux affres d’un besoin naturel, est très content de les trouver. Car, prisonnier de son compartiment, quelle solution notre pauvre homme a-t-il, autre que celle de descendre en catastrophe au prochain arrêt en gare ? Avec cette terrible menace de ne pas pouvoir réintégrer sa place à temps !

C’est en 1861 que l’Administration évoque ouvertement la question de l’aménagement de water-closets dans les trains en demandant aux différentes compagnies de la renseigner sur leurs initiatives en la matière.

Dans leurs réponses en dehors des coupés lits* qui disposent déjà de commodités, les compagnies signalent qu’elles poursuivent des essais en vue de doter les trains express d’une voiture spécialement aménagée à cet effet.

En fait, il s’agit tout bonnement d’établir un water-closet dans le fourgon à bagages, avec une petite antichambre attenante en guise de cabinet d’attente. L’intention y est mais le résultat est peu probant. Et pour cause ! Le voyageur qui a pris place dans le cabinet à une station est forcé d’y rester jusqu’à la station suivante, et cette obligation est si peu séduisante qu’il y a peu d’exemples en France de ce type de matériel.

Pudibonderie excessive à l’égard des fonctions naturelles ou indifférence aux problèmes d’hygiène ? Toujours est-il qu’il faut attendre plus de quinze ans pour qu’une circulaire ministérielle en date du 3 avril 1879 vienne rappeler aux compagnies que si l’introduction de water-closets dans les trains ne saurait être une obligation réglementaire, cette mesure s’impose « par l’intérêt qu’elle présente au point de vue du bien-être des voyageurs !! »

L’appel est entendu, d’ailleurs un an plus tôt, plusieurs matériels dotés de toilettes avaient été présentés dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris.

Quelques années plus tard, en 1887, l’Administration reconnaît qu’un certain nombre de trains parmi les plus rapides ont été pourvus de water-closets mais elle estime qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine afin de compléter les améliorations déjà apportées.

Il faudra attendre un certain temps pour que se concrétisent ces améliorations. (A suivre.)

* aujourd’hui wagons lits

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