Poème

21 septembre 2014 0 Par EDITEURS
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Les arbres, témoins silencieux de notre existence, n’en sont pas pour autant d’anonymes ou d’insignifiants objets.

Selon leur emplacement et les saisons, selon nos états d’âme et notre imagination, selon notre âge et nos préoccupations, ils nous envoient mille et un messages, nous suggèrent mille et une images et nous proposent mille et une utilisations.

Prenons la peine de regarder, d’observer ces fidèles compagnons pour comprendre leur langage.

Les arbres des places : au son de nos comptines, se tenaient par la main en rondes enfantines.

Les arbres des écoles : jamais en punition, pour eux c’est l’éternelle récréation.

Les arbres des avenues : main sur l’épaule en rangs serrés ou spectateurs permanents de nos défilés.

Les arbres isolés : fantômes inquiétants quand venait la fin du jour ou sémaphores s’agitant aux carrefours.

Les arbres dénudés : par l’hiver dépouillés de leur capiton, quenouilles filant des nuages de coton.

Les arbres perchoirs : résidence principale pour le moineau fidèle ou lieu de départ pour la volage hirondelle.

Les arbres cabanes : refuges ombragés des jeux de nos étés ou frêles abris sans étai.

Les arbres parapluie : protection appréciée sur le chemin de l’école mais qu’il faut éviter quand gronde Eole.

Les arbres écritoires : parchemin confident des amours anodines ou parfois barbouillés d’affiches assassines.

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