Des infos sur la future Cité
24 février 2013Chacun a pu apercevoir ces terribles engins qui, en quelques heures, transforment en un tas de pierres ces jolis pavillons autrefois si gaiement parés de volets de couleur, arborant leurs lucarnes bizarrement posées sur les toits, les porches gainés de briques rouges et les immenses toitures pentues presque jusqu’au sol.
Pourquoi ces destructions en si grand nombre et faut-il dégager autant d’emprises foncières pour les futurs ensembles immobiliers dont personne n’avait encore vu les dessins détaillés et leur architecture ?
A cette question, M. Vicot, maire, a répondu au cours d’une réunion extraordinaire du Comité de quartier en février dernier en présentant les plans des logements qui doivent s’installer sur ces terrains appelés « ilots » d’une superficie variant de 1000 à 3000m2 comportant des espaces verts et même des vergers.
M. Vicot confirme que l’architecture de ces nouveaux logements se rapprochera de celle des logements traditionnels avec des grandes toitures enveloppantes, des chiens assis d’un aspect résolument moderne et des jardins, plus petits certes que les anciens, mais qui rappelleront la notion de cité jardin.
Aux remarques qui lui sont faites que ces constructions impactent la démolition de logements traditionnels, M. Vicot précise que seuls les logements en très mauvais état d’entretien sont sacrifiés en raison de leur coût trop élevé de rénovation.
Le sort des logements libérés mais squattés, vandalisés et en danger de déliquescence comme le dispensaire n’a pas reçu de réponse ferme car il dépend des constructeurs et de leur stratégie d’intervention.
Il reste que le quartier de Délivrance a une longue histoire où le social et l’urbanisme sont étroitement mêlés créant une identité spécifique par l’aménagement des espaces, des jardins, de la proximité des équipements scolaires, culturels et sportifs largement utilisés.
Tous ceux qui ont travaillé ou seulement vécu leur jeunesse dans la cité échangent les mêmes bons souvenirs et bien qu‘ayant été contraints de quitter leur logement à la retraite, ils en gardent la nostalgie et réclament, là où ils sont aujourd’hui, des nouvelles sur l’évolution de leur ancien quartier.
C’est un des objectifs du Bavard et nous essayons d’apporter régulièrement ces informations tout en ouvrant également ses pages aux jeunes familles qui, récemment installées, se sont appropriés leur environnement et formulent déjà des opinions précises pour le maintien de cette qualité de vie.
La triste fin du dispensaire brandissant ses ruines sur la plus grande place de la cité ne plaide pas pour un regard positif sur la politique de préservation d’un bâtiment emblématique.
Il est néanmoins toujours permis d’espérer un sursaut et une clairvoyance sur la nécessité de maintenir le patrimoine surtout lorsque celui-ci est particulièrement riche d’histoire humaine et sociale qui lui confère son identité.