A quoi rêvaient« ils » ?
2 septembre 2012« Ils » ont enfoui les réseaux, supprimé les poteaux disgracieux, changé tous les revêtements routiers en ajoutant partout, en l’absence de trottoirs, une jolie piste piétonne faite de graviers enrobés et colorés.
« Ils » ont aussi imaginé un urbanisme novateur où les usagers à pied, en vélo ou en voiture se croisent ou se doublent en respectant les droits des autres et pour les y contraindre, « Ils » ont construit des vasques énormes en brique à différents endroits des rues.
Dans le même esprit, le long des haies traditionnelles de troènes, élément marquant de la cité, des parterres ont été aménagés pour de futurs fleurissements en les protégeant par des arceaux métalliques de tout stationnement intempestif.
Cette cité idéale fait face aujourd’hui au quotidien des habitants et utilisateurs excédés par les soucis qu’entraînent ces innovations ; il n’y a en effet dans les petites rues aucune place de parking pour le médecin ou l’infirmière apportant leurs soins.
Le livreur, le dépanneur sont dans la même situation et les mamans poussant leur landau abordent avec crainte le contournement de ces édicules de briques surtout lorsque ceux-ci sont placés à l’entrée des rues les obligeant à s’aventurer sur la chaussée où circulent à vive allure des conducteurs pressés.
Si la cité jardin connut des heures de gloire par l’entretien de ses potagers et ses rosiers attirant de nombreux visiteurs, il en va différemment actuellement par la multiplication d’espaces publics dédiés en principe aux plantes mais dont l’abandon en fait de tristes symboles à un moment où de profonds changements s’amorcent.
« Ils », concepteurs de cette rénovation, pouvaient éviter ces déceptions par une meilleure concertation avec les habitants et une approche des besoins et coutumes du quartier. Il faut saluer toutefois la qualité apportée au réseau routier en attendant la réhabilitation des logements mais c’est un autre programme dont on reparlera.